Projet Santé Prévoyance Collectives et Santé Individuelle (Cetip-Cegedim)

Synthèse du rapport d’expertise

Bien que ce marché soit stratégique pour Allianz, le poids de l’instabilité du système informatique, les évolutions réglementaires incessantes et la pression sur les coûts de la part des pouvoirs publics, ont amené l’entreprise à choisir d’industrialiser la gestion de ce marché. Ce faisant, elle s’inscrit dans la transformation structurelle qui s’observe sur ce marché.

Le partenaire choisi, Cetip-Cegedim, est « le mieux-disant » socialement et économiquement.

L’expertise n’a pas permis de conclure à l’inapplicabilité de l’article L1224-1 du code du travail, ni de trouver des éléments objectifs permettant de modifier substantiellement ce projet même si elle relève la brutalité de cette solution.

L’expertise souligne que la garantie d’emploi sur 15 ans et de localisation, extrêmement protectrice pour les salariés, est rarement observée dans ce type de projet. Il en va de même pour la négociation du protocole de transfert avant le départ des salariés puisque généralement cela se fait durant la période de 15 mois prévue justement à cet effet.

L’expertise conclue, sans surprise, à un socle social clairement plus favorable chez Allianz ce qui nécessitera donc des compensations. Le comblement des écarts via une solution point à point semble complexe et une approche d’ensemble via une « indemnisation » globale pourrait être une alternative plus efficiente.

Concernant la Convention Collective applicable, l’expertise indique qu’elle est généralement déterminée par l’activité principale de l’entreprise et à ce titre Cetip exerçant essentiellement du traitement de données, elle relève logiquement de celle du Syntec.

Enfin, l’expertise souligne que si les salariés concernés par le projet sont les plus en risques psychosociaux, leurs collègues non directement concernés peuvent eux aussi, légitimement, être inquiets pour leur avenir et que l’entreprise devra se saisir de cette problématique.

Synthèse des questions réponses

La directrice comme l’entreprise ont parfaitement conscience des risques psychosociaux du projet et veulent rassurer les salariés, concernés ou non, quant à leur avenir à court, moyen et long termes.

L’entreprise rappelle qu’à l’origine du projet il y a la volonté de se doter d’outils informatiques efficients qui nécessitent pour être économiquement viable une taille critique que nous n’avons pas seul.
Les longs jalons du projet correspondent à la volonté de l’entreprise de permettre de prendre le temps de réussir ce projet et de construire sereinement un partenariat solide.
L’entreprise, même si c’est difficile à attendre aujourd’hui, assure vouloir donner des garanties de carrières à ses salariés et souligne les valeurs communes entre Allianz et Cegedim.
L’engagement de partenariat est de 15 ans et sera avec tacite reconduction. Durant les 15 ans, Cetip-Cegedim s’engage contractuellement à ne pas faire de PSE, de rupture collective, de mobilité forcée… et Allianz, qui siègera au conseil de surveillance, continuera à peser sur les décisions. Ce marché étant stratégique pour Allianz, il n’y aucune raison que ce contrat soit rompu, puisque ce partenariat offre des perspectives de développement en phase avec la stratégie d’Allianz.

L’activité organisationnelle sera transférée à l’identique, avec les mêmes managers, avec le même modèle de management. Cetip est très intéressé par ce modèle et souhaiterait se l’approprier.
La responsabilisation et l’autonomie des équipes resteront acquises. Les salariés conserveront leur expertise et continueront à œuvrer sur du niveau 2 et 3. Après les migrations, les salariés resteront principalement attachés au portefeuille Allianz même s’ils pourront être amenés à venir ponctuellement en soutien de leurs nouveaux collègues.
Les sites cibles respecteront une proximité avec la localisation actuelle.
Une squad dédiée sera créée au sein de l’écosystème Ma Santé mais les échanges directs avec les différents experts perdureront.

Cetip s’est engagé par écrit à ce que les salariés déterminent librement leur heure d’arrivée entre 8h00 et 9h30 sans en référer à leur manager. Il n’y a pas de débadgeage pour les pauses et le travail est effectué sur la base de la confiance.
Les salariés continueront à être payés sur 12 mois même au-delà de la période des 15 mois et bénéficieront de la politique de gestion de carrière et d’augmentation de Cetip.

La CFDT remercie les experts pour leur rapport, leur disponibilité et leurs éclairages lors du pré-rapport et des échanges et questions complémentaires qui en ont résulté.

La CFDT rappelle que la présentation de ce projet fin mars a été un très gros choc pour les salariés concernés qui se sont sentis trahis, abandonnés, vendus, lâchés par Allianz. Les impacts sociaux du projet ont abouti au développement de risques psychosociaux : perte de sommeil, dépression, sidération…
Même si l’entreprise apporte un certain nombre de gages avec la préservation de l’emploi et de la localisation durant 15 ans et la cession de l’activité à un groupe solide et qui se veut leader du marché, cela reste un projet déstructurant.

Pourquoi l’entreprise n’a pas clairement explicité que ce projet découle des injonctions du Groupe qui exige que toutes les lignes de métiers soient rentables et demandait donc la coupure de la branche non rentable ? Pourquoi ne pas expliquer que ce projet est la résultante de la volonté d’Allianz France de conserver cette activité cœur malgré les difficultés d’outils informatiques, les évolutions réglementaires et les injonctions de réduction des coûts des pouvoirs publiques ?

Où est le « we secure your futur » promis par Allianz ? Comment stopper la diffusion de la crainte de l’ensemble des salariés du « à qui le tour ? » La CFDT ne sera jamais favorable à une externalisation. Pour autant, il convient dans ce projet de juger de la capacité d’Allianz d’assurer un avenir à ses salariés. Comment faire en sorte que nos salariés puissent se projeter chez Cetip alors que le socle social y est défavorable ? Comment être certains que la transition se déroulera bien ?

Depuis le 30 mars, nous sommes pleinement mobilisés pour le devenir des 201 familles impactées par ce projet. Nous avons conscience que les salariés attendent d’être fixés sur leur sort et de pouvoir se projeter dans l’avenir. Nous devons leur permettre, à chaque étape du projet, d’avoir tous les éléments de compréhension de son avancée. Pour ce faire, nous demandons à l’entreprise la création d’une commission de suivi au sein du CSE afin de nous permettre de nous assurer que tout est bien mis en œuvre pour garantir le transfert des salariés dans de bonnes conditions.

La CFDT donne un avis négatif à ce projet d’externalisation.

Situation économique et financière 2021 d’Allianz France

La pandémie a bien évidemment impacté nos activités en 2021.

En Automobile, une hausse de la fréquence des accidents qui reste plus inférieure à avant la pandémie avec surtout une hausse significative du coût moyen des sinistres ce qui pèse sur la sinistralité. Ce marché est attaqué par les bancassureurs qui profitent des offres de prêts pour progresser.
En MRH, également une hausse de la fréquence et des coûts.
Les sinistres climatiques eux aussi connaissent une hausse de leur fréquence et sans doute une hausse de leur coût à l’avenir.
En Vie, une décollette au global, mais une forte poussée des unités de compte.
En Santé Prévoyance, la hausse des prestations est plus rapide
que la hausse des cotisations.

En IARD, on observe une progression des agents et un recul du courtage en nombre de contrats, une sinistralité est légèrement supérieure à 2019, un coût de réassurance qui progresse, une contribution des produits financiers plus importante qu’en 2019 et 2020 et une baisse des charges de personnel.

En VIE, la cession du portefeuille du Groupe La Banque Postale apporte des résultats exceptionnels. On observe en parallèle, une hausse de l’activité Épargne et Retraite Individuelle, un taux d’UC en nette progression, un Chiffre d’Affaire en progression de 4,9% supérieur au plan, mais une baisse des produits financiers qui entraîne un recul des résultats par rapport à 2019.

Prospective : une amélioration de la Marge Technique est envisagée en Non Vie comme en Vie.

Les choses s’inscrivent désormais différemment du passé. Les résultats peuvent être extrêmement différents d’une année sur l’autre au gré des événements, politiques et/ou climatiques tant les choses ne s’inscrivent plus dans le temps long. Vos élus CFDT souhaitent que la politique et la solidité financière d’Allianz s’inscrivent dans le temps et non sur des opérations one shot pour équilibrer un budget ou un marché ponctuellement. La maîtrise des charges de personnel était attendue, mais il convient d’être vigilant aux impacts sur la charge de travail au regard de sa diminution plus rapide que les gains de productivité prévus. Les évènements climatiques sont de plus en plus impactants dans nos résultats. Les évolutions législatives et les pressions politiques viennent polluer de plus en plus fréquemment nos stratégies et notre activité. Pour autant, notre capacité à innover en terme de produits continue de nous permettre de progresser sur différents marchés.
La pandémie, la guerre en Ukraine et la remontée des taux font peser des inquiétudes sur nos résultats 2022 et même si le premier trimestre a été plutôt de bonne facture, il convient d’être extrêmement vigilant.

Nous sommes satisfaits de nos bons résultats et de notre contribution dans la constitution de ceux du groupe. Aussi, celui-ci doit entendre que ces résultats sont le résultat de l’investissement des salariés qui se démènent au quotidien pour les produire contre vent et marée. Il convient donc que le groupe nous redonne de la marge financière pour permettre de récompenser justement les salariés et leur permettre de retrouver une bouffée d’oxygène face à l’inflation galopante qui vient rogner leur pouvoir d’achat voire en met certains en grande difficulté.

La CFDT a donné un avis positif à la situation économique et financière 2021 d’Allianz France


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